CFCO: Dans un système délinquant l’avenir se voit hypothéqué

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La situation drastique que vit le Chemin de Fer Congo Océan ne fait que s’empirer du jour au lendemain. Des détournements aux arrestations, en passant par une liste interminable de plaintes et revendications, sans oublier l’état de ses infrastructures, on se demande quel sort l’avenir nous réserve t-il pour ce patrimoine ferroviaire ?

Établissement para-étatique contribuant dans l’économie du pays, le Chemin de Fer Congo Océan assure un rôle primordial dans l’économie nationale. Revêtant un aspect culturel et symbolique dans l’histoire du pays, le CFCO représente depuis la colonisation, l’indépendance et la période post indépendance, un véritable pilier de l’économie congolaise parce qu’il joue depuis toujours, un rôle capital pour la République du Congo mais aussi pour d’autres pays de la sous-région.

Depuis quelques années,  ce pilier économique n’est devenu que l’ombre de lui-même. Cette situation donne lieu à des grincements de dents. La population congolaise qui fut témoin des exploits que réalisait cette société jadis, reste sans voix et se demande comment ce bijou a perdu son éclat ?

De son côté, en dépit des difficultés financières qu’il traverse,   le gouvernement essai depuis peu d’apporter des solutions pour rehausser ou améliorer l’image du CFCO.  Malheureusement, tous les ministres de ce secteur ne viennent qu’avec des promesses de redresser le CFCO, mais au finish repartent et laissent l’établissement souffrant des mêmes maux.

Par ailleurs, il ne faudrait pas ignorer qu’à travers les antivaleurs pratiquées par les responsables du CFCO, les cheminots sont les premiers responsables de cette crise.  

Une sucrière pour ses cadres

Cela n’est un secret pour personne. Tous les responsables qui sont passés au CFCO se sont servis. Aujourd’hui, cette société ne possède plus un grand patrimoine.  Ses responsables ont vendu des propriétés du CFCO sans pour autant verser la somme obtenue à la caisse. On parle même de la vente des terrains à hauteur de 10 millions où certains acheteurs n’ont jamais soldé  si ce n’est que donner 100.000 FCFA pour acompte.

En effet, la crise que traverse le CFCO a permis de comprendre  l’ampleur des détournements de la part des cadres occupant les postes sensibles de gestion comptable et financière.

Il y’a peu de temps en janvier 2020, les agents du CFCO dénonçaient le directeur général par intérim  qui aurait détourné plus de 600 millions de FCFA destinés au payement de salaires du mois de décembre 2019.

Aussi, d’après les résultats de certains audits et enquêtes, une somme de 2 milliards de FCFA aurait été découverte dans un compte anonyme dont le versement aurait été effectué par le CFCO. 850 millions de FCFA dans le compte du directeur général par intérim et 250 millions de FCFA dans le compte du chauffeur de ce dernier, lequel, interpellé aurait avoué n’être que le prête nom de son chef, alors que les agents de cette société étaient à 2 ans et demi (28 mois) sans salaire.

En outre, au lieu de redresser  l’état financier du Chemin de Fer  Congo Océan (CFCO), la direction intérimaire aurait choisi de détourner  quatre cent millions de FCFA (400 000 000) de  cet établissement.  Suite à  ce scandale financier  trois responsables de ladite société avaient été  mis aux arrêts par la Centrale d’intelligence et de documentation, l’ancienne DGST, le jeudi 17 décembre 2020.

Avec toutes les entrées que génère le CFCO, le constat est effrayant.  Les montants initiaux auprès des débiteurs du CFCO vont en défaveur de l’entreprise, avec une disparition ou dissimulation des preuves au niveau des écritures comptables. A titre d’exemples, la créance du CFCO auprès de GPL SA qui serait officiellement de plus de deux cent millions de  FCFA, auprès de SARIS CONGO serait élevée à une somme de quarante-quatre millions CFA, hélas, il ne reste que  cinq millions FCFA pour le CFCO.

Par ailleurs, le gouvernement dans le souci d’améliorer les conditions d’exploitation du réseau, avait  initié la souscription de nombreux crédits au bénéfice du CFCO, mais une mauvaise définition des priorités et utilisations des fonds éclipsent cette noble ambition.

Pour plus de précision, le crédit belge de plus de cinquante milliards FCFA contractés par l’Etat congolais dans le but de faire face aux contraintes techniques liées à la dégradation du matériel et de la voie, en est un exemple flagrant. 

Par Romercia Hsioth