CLEMENT MOUAMBA, CONSERVERA-T-IL SON FAUTEUIL ?

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Alors que la cour constitutionnelle devrait rendre définitif les résultats de l’élection présidentielle de mars 2021 publiés par la CNEI dans un bref délai. Les noms de certains cadres et autorités politiques de la République ne cessent d’être cités, comme challenger au poste de premier ministre. C’est le cas de Anatole Collinet  Makosso,  Adelaïde Mougani, Claude Alphonse Nsilou, Rigobert Maboundou, Emile Ouosso, ou encore Pierre Mabiala qui selon certaines indiscrétions remplissent les critères administratifs et politiques pour ce poste. Seulement, le parcours de Clément Mouamba, son expérience et son apport à ce poste alors que le Congo traversait la période la plus sombre de son histoire sur le plan économique est un atout non négligeable qui pourrait jouer en sa faveur.

En effet, Nommé premier ministre de la République du Congo le 23 avril 2016, Clément Mouamba était le symbole de la «nouvelle République» et du gouvernement de « rupture» voulu par Denis Sassou Nguesso, après sa réélection à la tête du Congo en 2016.

Il représentait un grand espoir pour le peuple congolais dans le cadre de l’aboutissement du projet de société du président de la République, des négociations avec le FMI et les autres bailleurs de fonds. Ce, grâce à un gouvernement animé par un sursaut national pour une bonne gouvernance économique. Cependant, en dépit des complexités qui trouvent leur terreau dans les jeux politiques, il a su maintenir la cohésion gouvernementale afin de mieux orchestrer la vision du chef de l’Etat, Denis Sassou-Nguesso.

Le patriotisme économique fait de lui cette personnalité qui a su accompagner le programme de société du chef de l’Etat, « La Marche vers le développement ». Cela a permis de redonner confiance aux investisseurs. Outre cela, la lutte contre les antivaleurs, à travers la bonne gouvernance économique en vue d’assurer un futur meilleur aux congolais.

Toutefois, il faut reconnaître que les finances publiques congolaises n’avaient jamais été aussi chaotiques, après la chute du baril de pétrole en 2014. Sur ce, il fallait absolument diversifier l’économie, en sortant progressivement de la contrainte pétrolière.

Pareil, en ce qui concerne les investisseurs. Car, avec plus de 110% du PIB de dette, faisant  du Congo, un pays peu attrayant aux yeux des investisseurs, le conduisant ainsi à se tourner vers le FMI. Avant de commencer à voir des signaux montrant l’amélioration de la situation en 2020, avec le retour des investisseurs. Le taux de croissance commençait à se relever. La dette avait commencé à baisser, avant que la crise sanitaire n’empire les choses.

Une fois que la cour constitutionnelle validera les résultats proclamés par la CNEI, les réformes engagées par le président Denis Sassou Nguesso pour sortir le Congo de cette crise économique se poursuivront comme l’intitule son nouveau projet de société : « Ensemble, poursuivant la marche ». Alors avec qui va-t-il poursuivre ?

Son ancien projet de société contenait des choses extrêmement importantes, que cela soit au niveau de la gouvernance, le développement du pays, les enjeux sociaux, environnementaux, l’employabilité des jeunes, l’économie numérique. De ce fait, compte tenu du contexte, des réformes profondes sur la gouvernance, la corruption, la gestion des ressources publiques ont été engagées avec méthode, il se pourrait que Clément Mouamba poursuive la marche avec ce dernier.

Pour rappel, Clément Mouamba, est financier de formation, il a travaillé à la Banque de développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC) ; il a été conseiller du président de la République, ministre des finances dans les années 90. Il a été également directeur général de la Banque commerciale du Congo (BCC). De par son expérience, Clément Mouamba représente un atout majeur dans les négociations avec le Fonds Monétaire International (FMI). En tant que personnalité, il est une caution morale pour le Congo auprès des institutions financières internationales et autres bailleurs de fonds.

Il faut aussi noter la maturité politique de Clément Mouamba, qui n’est pas un élément négligeable. L’homme est discret, professionnel et agit avec sagesse. Il a su gérer les dérapages et altercations des hommes politiques dans son entourage. Il est doué d’une dimension de discernement très avancé. On peut encore se rappeler avec quelle réserve il a su gérer les altercations de ses collaborateurs avec certaines autorités de la République.

Cela est de même, du respect ou du moins du problème d’autorité dont certains congolais évoquaient. Certains ministres avaient des difficultés pour admettre son autorité, au fil du temps le premier ministre a su gagner la confiance de son gouvernement. Il a aussi montré sa capacité à défendre tous ses ministres même ceux avec qui le courant avait du mal à passer. Il s’est constamment sacrifié pour couvrir son équipe pendant les séances de questions orales au gouvernement.

Rappelons aussi sa disponibilité à se rendre au chevet des congolais dans les moments de crise et bien d’autres. Présent dans les moments indispensables, il est resté positif même lorsque les choses allaient mal. Avec lui donc, le Congo peut bénéficier de l’appui des partenaires financiers étrangers comme les Banques de développement et d’autres investisseurs économiques. Cette expérience fait de lui une personnalité jouissant d’une compétence sur le plan économique, financier. Son parcours élogieux jouera-t-il en sa faveur ? Quoi qu’il en soit, Personne ne peut  prédire sur  l’avenir  politique de la  majorité au pouvoir, car après tout c’est le président qui nomme le premier de ses ministres.