Congo :Rendue demi-sourde par la violence de son mari, on lui conseille de ne pas porter plainte pour sécuriser ses enfants.

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Une femme victime de viol.

C’est une femme aujourd’hui détruite par sa demi-surdité. Son entourage est obligé de s’adresser à elle en haussant la voix sinon elle n’entendra absolument rien. La cause, les différents coups de violence perpétrés à son égard par le père de ses enfants jusqu’à ce qu’il lui lègue un souvenir au goût amer, un défaut qu’elle n’avait pas

Elle n’avait aucune idée du comportement du père de ses enfants. Elle n’avait jamais imaginé que ce fou se mettrait un jour à lever sa main sur elle de manière récurrente jusqu’au moment où cela devienne une habitude dans leur foyer. Il ne la frappait que la nuit et elle se disait qu’il finira par changer. C’est une mauvaise passe, il n’est pas ainsi se répétait-elle, sans s’attendre à souffrir un jour de surdité.   Son passé lourd la convainquait que c’était la mauvaise décision de s’en allait parce qu’elle avait déjà eu des enfants avec deux pères différents, alors que la société fustige ce genre de situation de mère d’enfants aux pères multiples. Le regard des autres la terrifiait et elle a préféré rester dans un enfer qui lui coûte aujourd’hui très cher. Cette femme ne concevait pas d’être mère célibataire avec cinq enfants de père distincts. Cela était une honte pour elle, un échec de sa vie. Cette peur a eu pour résultat la perte d’une partie de son ouïe.

Après s’être enivré d’alcool, son partenaire l’a transformait en son jouet préféré, son  tam-tam de fête. C’était exceptionnel quand cet homme ne la chargeait pas par sa torture. Abandonnée par son père, éloignée de sa mère, elle n’avait qu’autre choix que de rester avec cet homme violent qui l’a couvrait de gifles à tout moment aux oreilles et la prenait pour un ballon de football lorsqu’il l’a balançait au ciel sans aucune pitié. Cette persistance à régler avec ce monstre, ne lui a guère fait penser à de terribles conséquences.

Des années après, elle a commencé à avoir des difficultés  à  entendre ce que ses interlocuteurs lui disaient et c’est là, qu’elle s’est rendue compte qu’elle avait en réalité perdu sa faculté d’écoute. Une situation qui l’a conduite dans un état de dépression. Ne supportant pas cela, elle a décidé de porter plainte contre son mari. Mais, elle a été vite déconseillée de prendre cette approche dans la mesure où, elle avait des enfants avec cet homme. Cela aurait pu créer des problèmes de sorcellerie à elle et à sa progéniture.  Ce n’était pas la bonne solution à prendre, l’ont-ils convaincu. Elle a pu finalement quitter cet homme mais un peu trop tard parce qu’il l’a ôté une partie d’elle.

Aujourd’hui, cette victime de violences conjugales se bat malgré elle, à être au dessus de cet handicap acquis et n’a pas les moyens de se faire consulter, afin de recevoir un dispositif d’écoute pour palier à ce problème ; Elle fait avec. C’est pourquoi, les femmes doivent être  encouragées à développer leur indépendance et travailler sur leur quotient émotionnel et intellectuel  pour faire face à la société qui contribue tant soit peu, à tenir certaines dans des situations inconfortables, avant que le pire ne se produise.

Par Christie PAMBOU