Élections législatives et locales 2022 :Le CSLC appelle les journalistes à faire face à leurs responsabilités

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Le président du CSLC, Philippe Mvouo

Dans la perspective de la tenue des élections législatives et locales de juillet prochain, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) a échangé le vendredi 27 mai 2022 avec des promoteurs, responsables et professionnels des médias et des ONG des Droits de l’Homme évoluant dans le domaine de l’information et de la communication, sur les dispositions administratives régulant la communication en période préélectorale, électorale afin de traiter en toute objectivité la matière informationnelle conformément à la loi 2001.

Afin d’assurer la couverture médiatique équilibrée de ces scrutins, les directives ont été données aux journalistes et aux médias sur la couverture médiatique de la campagne électorale des élections législatives et locales qui se pointent à l’horizon.

Le président du CSLC a martelé sur les dérapages dont font preuve des acteurs politiques en cette période et le laxisme des journalistes face à cela: « Nous relevons une sècheresse, une aridité dans le discours de nos politiques, donc au lieu que ces discours nous élèvent, élèvent notre conscience patriotique, élèvent la raison civique des citoyens, c’est plutôt un discours qui rabaisse l’homme, on apprend rien, je n’exagère pas, c’est la vérité. Mais quels sont ceux qui sont au milieu et qui doivent tout le temps rappeler à ceux-là que le discours que le peuple attend de vous ce n’est pas celui-là. Mais c’est vous les journalistes sinon autrement vos médias servent à quoi ? » s’est-il interrogé.

Conscient que certains journalistes foulent souvent les principes sacrés au sein de leur profession en cette période dont l’actualité est une denrée précieuse, creuset de la démocratie participative. A cet effet, il a été rappelé aux journalistes la notion de professionnalisme, d’impartialité et de responsabilité de ces derniers dans le traitement et la diffusion des informations, en tant qu’éducateurs à la citoyenneté et garants du jeu démocratique.

« Je voudrais nous inviter à la grande responsabilité, pour que nous soyons de grand responsable et par conséquent, nous n’avons pas de choix à faire et si nous n’avons pas de choix à faire, le choix qui s’impose à nous est de respecter les règles de jeu et nous avons la chance d’exercer un métier qui ne se fait pas au hasard des choses, mais un métier qui repose avant tout sur des règles, mais on le réduit généralement à deux pôles qui s’appellent l’éthique et la déontologie. » a renchéri Philippe Mvouo.

L’objectif de ce séminaire a été de donner aux journalistes et aux médias des outils nécessaires et appropriés pour réaliser une couverture électorale responsable, équilibrée et neutre, sans incitation à la haine et à la violence, en respectant la vie privée et la dignité de tous.

Ces directives misent en place par le CSLC permettront à ces derniers de bien assurer la couverture médiatique de tout le processus électoral. Il leur a été rappelé les principes d’impartialité et d’équité dans le traitement de l’actualité électorale ainsi que le respect de la déontologie professionnelle.

Les professionnels des médias qui ont pris part à cette réunion adhèrent bien à la démarche du conseil supérieur de la liberté de communication. Cette rencontre a permis aux journalistes de mieux appréhender les problématiques administratives auxquelles ils sont confrontés et de mieux cerner leurs attentes, en vue de leur permettre de jouer pleinement leur rôle de citoyens.

Cette série de sensibilisation engagée par le CSLC vise dans les prochains jours les acteurs politiques.

Rappelons que l’article 212 de la Constitution du 25 Octobre 2016 institue le Conseil supérieur de la liberté de communication. En tant qu’autorité administrative, indépendante, chargée de réguler la liberté de communication, le Conseil veille au bon exercice de la liberté de l’information et de la communication, avec pour missions entre autre de : garantir aux citoyens, le libre accès à l’information et à la communication ; favoriser la libre concurrence et l’expression pluraliste des courants de pensées et d’opinion ; veiller à l’accès équitable de partis, des associations et des groupements politiques à l’audiovisuel public ; répartir le temps d’antenne en période électorale dans l’audiovisuel public entre les partis, les groupements politiques et les individualités ; fixer les règles pour la durée des campagnes électorales qui s’imposent à tous les exploitants des services de communication audiovisuelle autorisée en vertu de la présente loi ; veiller au respect du principe d’équité dans le traitement de l’information ; promouvoir auprès des médias et des professionnels de l’information et de la communication, l’application et le respect de normes professionnelles, éthiques et déontologiques afin d’assurer l’exercice d’une information objective et d’une presse responsable et républicaine…