En plein orage financier, l’aide du gouvernement devient indispensable pour sauver l’ANAC ?

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L’Agence Nationale de l’Aviation Civile (Anac) éprouve depuis un certain temps, d’énormes difficultés dues à la baisse du trafic aérien (baisse de ses recettes) occasionnée par la crise économico-financière que vit le Congo depuis 2014,  couplée d’ailleurs au covid 19. De  cette crise que traverse l’autorité de l’aviation civile congolaise, il est nécessaire que le gouvernement envisage des mesures d’accompagnement afin de sauver cet organe de la traversée du désert.

L’Agence Nationale de l’Aviation Civile n’a plus d’entrées financières, plus de moyens pour fonctionner en plein régime et faire face à sa politique de développement. Le manque de trafic aérien a coupé le souffle de cet organe technique du gouvernement en matière de sûreté au point d’être financièrement faible face aux sociétés aériennes privées dont elle a l’obligation de contrôler.

Face à cette réalité devenue mondiale que vit tout le secteur de l’aviation civile, l’Anac se démêle  comme elle peut pour trouver de quoi se tenir debout et faire face aussi difficilement à ses charges de fonctionnement et assurer le social.

Alors, qu’est ce qui pourrait bien expliquer ce dysfonctionnement financier ?

N’étant plus en mesure d’assurer l’entretien des aérodromes secondaires et le fonctionnement de l’agence, de respecter les engagements sociaux (CRF, CNSS…), il était urgent de prendre des mesures contraignantes et impérieuses. A cet effet, le comité de direction s’est réuni  de façon extraordinaire et a pris des résolutions, dont : la réduction de 50% des budgets 2020 et 2021, le paiement des salaires sur 60 jours et la non prise en charge d’effets financier sur tout avancement.

Malheureusement, toutes ces stratégies adoptées par la direction générale sans appui financier du gouvernement ne suffisent pas et clouent davantage la structure. Pour rappel, le 28 avril dernier, les agents de l’Agence nationale de l’aviation civile (ANAC) ont entamé des sit-in et concerts de casseroles devant la direction générale en vue d’obtenir le paiement de six mois d’arriérés de salaires. Ainsi, conformément au protocole d’accord avec les partenaires sociaux, seul le mois de juin 2021 est resté en lice.

Les difficultés que rencontre l’autorité de l’aviation civile congolaise sont connues du gouvernement. Et, celles-ci, ne permettent pas aux uns et aux autres cadres de cette entreprise publique de veiller à ses missions régaliennes, mais favorisent plutôt la montée des antivaleurs telles que la corruption dont le président de la République Denis Sassou N’Guesso en a fait son chevet de bataille. Car, un Agent affamé ne peut pratiquer son travail honnêtement sachant qu’il est à plusieurs mois sans salaire. D’où la nécessité du gouvernement à soutenir l’ANAC.

Comme dans plusieurs pays du monde, en cette période de crise sanitaire, plusieurs Etats ont apporté de l’aide au secteur de l’aviation qui est très touché par la pandémie covid 19. Alors, pourquoi pas  au  Congo?

Une agence dépouillée

Au départ, l’ANAC bénéficiait de toutes les mini recettes générées par le secteur de l’aviation civile pour assurer son fonctionnement. Cependant, après la concession, elle a été dépouillée de tout. Certaines de ses missions ont été confiées à l’Aerco (Aéroports du Congo) qui en assure jusqu’à ce jour.

Aussi, il sied de souligner que depuis (03) trois ans, l’Aerco ne paye plus la redevance de concession à l’ANAC, ce qui était un ballon d’oxygène.

Ainsi, il ne lui restait que la RAC et la redevance sûreté. Même cette redevance de sûreté est toujours insuffisante avec l’apparition du coronavirus et de ses nouveaux variants. Plus personne n’est motivée à voyager. Ce qui entraîne une diminution non négligeable du volume des passagers, de surcroît un manque à gagner énorme entrainant une tension de trésorerie généralisée.

Que faire pour sauver l’Anac ?

Le ministre sortant, Ingrid Eboucka-Babackas, aidée par certains conseillers avaient sollicité de l’Etat congolais une aide urgente afin de mieux préparer la reprise des activités de l’Anac qui selon certaines sources tournent autour de 4 milliards de francs Cfa. A ce jour, cette sollicitude se trouve toujours sur la table du gouvernement et l’espoir est permis. Car, il faut sauver cette structure, et sauver l’économie congolaise dans sa globalité. En conséquence, le nouveau ministre des transports et de l’aviation civile doit faire de cette structure une priorité de sa feuille de route afin qu’elle retrouve sa personnalité financière de l’époque et soutenir le gouvernement dans sa noble mission de développer ce sous secteur stratégique du projet de société du président de la république Denis Sassou N’Guesso : « Ensemble, poursuivons la marche ».

Alors pour apporter un certain équilibre, une réponse favorable du gouvernement à cette entité serait d’une grande portée qui consoliderait la paix sociale, aujourd’hui menacée. Toutefois, il serait souhaitable pour la relance prochaine que les agents de l’Anac prennent conscience de leur travail en allant tous de l’avant pour une cause commune.