«Le lancement national du Fespam à Sibiti aura permis d’évaluer le niveau de notre musique»

Le lancement national de la 11e édition du Fespam a donné le ton du retour de ce grand événement panafricain le 13 mai 2023 à Sibiti dans le département de la Lékoumou à travers toute l’ambiance qui y a prévalu.

Avant de procéder au lancement, les chorales  Notre  Dame de Lourdes et la chorale Maranatha d’Indo, ont chanté pour la gloire de Dieu. S’en est suivie l’allocution du maire de la ville de Sibiti, Mbou Sambala qui a remercié l’exécutif congolais d’avoir porté son choix sur cette ville. D’ailleurs, il a rappelé l’apport historique de cette partie du pays dans la vie active de la nation. Pour ce dernier , le lancement national du Fespam à Sibiti est un acte qui place cette communauté urbaine une fois de plus dans l’histoire. « Hommage au président de la République… Merci à monsieur le Premier ministre d’avoir choisi une fois de plus la ville de Sibiti pour cette occasion retrouvée et non manquée. Vive la ville de Sibiti, vive la 11ème édition du Fespam ! », a-t-il conclu. 

Le Préfet de la Lékoumou, Micheline Nguessemi a au cours de sa prise de parole signifié que la ville de Sibiti était fière d’être le centre de la musique africaine en cette journée et a souhaité une cordiale bienvenue au nom des populations de la Lékoumou.

Par contre, dans son discours, le commissaire général du Fespam Hugues Ondaye a expliqué la particularité de cette 11ème édition de relance avec son thème : « La rumba congolaise : envol de la base identitaire vers les vertices du patrimoine de l’humanité ». «Ce thème nous donnera l’occasion de revisiter l’histoire de la rumba congolaise depuis sa création jusqu’à sa consécration mondiale déclinée en quatre axes à savoir : les assises identitaires de la rumba congolaise, le rayonnement de cette danse en Afrique et  dans le monde, la littérature et les œuvres à mettre en œuvre pour assurer la promotion et la sauvegarde de ce genre musical»,a fait savoir le commissaire général du Fespam. 

Il a aussi profité de son discours pour présenter le déroulement de ce grand rendez-vous musical de juillet en citant les nombreuses activités que proposera ce festival : spectacles en salle, expositions des instruments traditionnels de musique, une croisière sur le fleuve Congo, animée par des artistes de renom. Le stade Massamba Débat, l’esplanade du Cnrtv à Nkombo, l’espace situé au site des logements sociaux à Kintélé, le palais des congrès, sont  les sites sélectionnés qui abriteront les festivités. 

Du haut du podium, il s’est saisi de cette occasion pour lancer un appel aux mécènes, aux partenaires à s’associer à cet événement pour promouvoir leurs services et produits. 

« En juillet pendant sept jours, outre les organisations des ateliers,des conférences, des expositions dans les lieux mythiques de notre belle capitale seront au rendez-vous des sonorités musicales des deux rives du fleuve Congo mettant en valeur la richesse de la scène musicale contemporaine et témoignant l’étendue de ses influences à travers le monde, de l’Afrique en Amérique en passant aux Caraïbes et autres contrées lointaines…», a magnifié  Lydie Pongault ministre de l’industrie culturelle, touristique et des loisirs qui a rappelé la genèse de la rumba dans son mot de circonstance. 

Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso a donné le top du lancement national du Fespam en battant symboliquement le tam-tam après avoir félicité la ministre de l’industrie culturelle, touristique et des loisirs, Lydie Pongault et le commissaire général du Fespam, Hugues Ondaye pour avoir relevé le défi du retour du Fespam. 

C’est ainsi que l’orchestre les Bantous de la Capitale a ouvert le bal avec leurs titres mythiques, tels que comité ya Bantous.

Le groupe a été secondé par Belle Agniélé, artiste gospel qui a transporté avec  son timbre vocal les spectateurs dans un atmosphère de louanges. 

Après son passage, la scène a été mouvementée par Gypsie la tigresse avec son titre 5 gigas et Ndzobi en esquissant des pas de danse traditionnelle en hommage  à ce rite. 

Diesel Gucci, a émerveillé le jeune public en faisant son entrée avec un titre connu de ses fans puis a poursuivi avec d’autres sons comme Charisme. 

Le public a été après son départ exporté dans l’univers de la danse Mopacho. En effet, les gagnants du concours national Mopacho (absence du premier) ont exécuté des pas de danse et ont su capter le public et le laisser en émoi. 

Maman Colonel, Pape God, Zara Umpario, David Kasa, Nouvel Horizon, Tidiane Mario, Roga Roga, Sheryl Ngampo et d’autres ont égayé la scène de Sibiti au plus large bonheur de ces habitants. 

La joie a été au rendez-vous de ce lancement national du Fespam. Des jeunes écoliers que nous avons interviewés peu avant les prestations, ont été très heureux que leur communauté urbaine accueille cet événement précurseur. Cela leur donne l’occasion de pouvoir voir sur scène  leurs artistes préférés, Tidiane Mario et Makhalba Malecheck. 

Par contre, certains se sont sentis frustrés par l’absence de prestation des artistes et groupes locaux (purement de la Lékoumou ou de Sibiti) . C’est le cas de Papa Abélard, un congolais qui a tenu à nous partager son point de vue. Selon lui, il faille rehausser le niveau des artistes. Il a poursuivi également que lors des prestations d’artistes qui chantaient la rumba, le jeune public demandait à ces derniers de s’en aller. D’après ce dernier, «La rumba est lâchée par la jeunesse.Le public n’était pas des personnes mûres. Les artistes locaux ne se sont pas exprimés»,a-t-il déploré.Néanmoins, il a félicité le gouvernement pour ce lancement national à Sibiti parce qu’il aura permis d’évaluer le niveau de nos artistes et de la musique congolaise. 

En rappel, le Fespam se tiendra du 15 au 22 juillet dans toute la ville de  Brazzaville, pour un budget alloué de deux milliards FCFA.