Législatives : « Chasser le démon de Ngatsala qui divise un peuple consanguin et rassembler les populations autour d’un idéal commun : l’émergence de LEKANA», dixit Thierry MAMIMOUE

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C’est parti : la campagne pour les élections législatives et locales a démarré sur l’ensemble du territoire national. A l’occasion, Thierry MAMIMOUE, candidat à la députation dans la circonscription électorale de Lékana s’est confié à la presse.

Sophédrina Dahina MBAMA: Pour ne pas atteler la charrue avant les bœufs, présentez-vous à ceux qui nous lisent.

T M : Je suis Thierry MAMIMOUE. Je suis Africain de pure souche. Mon père a nom CONGO et ma mère LEKANA. J’ai fait mes études à l’école de la SAGESSE où jour après jour, on m’enseignait à honorer mon père et ma mère et à aimer mes frères. Aimé Césaire déclarait : « On montre de bonnes choses à qui a de bons yeux, le reste il le voit lui-même ». Voilà l’essentiel sur ma personne.

Sophédrina Dahina MBAMA : Vous voir au milieu de nous a toute l’allure d’un événement. On vous croyait parti-parti, oublieux à jamais de votre pays natal, le Congo…

T M : Oublieux de mon pays ? Comment cela pourrait-il s’expliquer ? Y a-t-il un homme de bon sens qui puisse oublier ses origines, sa patrie ? Le sage a dit avec raison que quel que soit sa durée  dans l’eau, un tronc d’arbre ne peut se muer en crocodile. Jamais ! Vous comprenez donc que je suis parti c’est vrai, loin de mon pays, mais j’y reste solidement attaché.J’étais parti sans partir.

Césaire, Senghor étaient partis mais quand l’heure avait sonné, ils se sont levés pour écrire les pages du cahier de leur retour au pays natal. Les Juifs disséminés à travers le monde depuis la nuit des temps ont tous leurs cœurs  tournés vers Israël. Un d’eux, le roi David avait déclaré : ‘’Jérusalem, si je t’oublie que mon Dieu m’oublie. Que ma langue s’attache à mon palais si je ne fais de Jérusalem le principal sujet de ma joie’’. Et ces paroles sont devenues aujourd’hui, la boussole de tous les Juifs hors de leur pays. Faut-il que je parle des Maliens, des Libanais, des Sénégalais et autres qui ne jurent que par leur patrie toutes les fois qu’ils sont en terre étrangère ?

La nécessité nous impose la sortie, le départ vers d’autres cieux mais, que ce soit moi ou mes compatriotes de la diaspora, nous restons liés au pays. Croyez-moi. Rester au pays ne me semble pas être l’unité de mesure de l’amour que l’on a pour lui comparativement à ceux qui sont à l’étranger. Nombreux sont au pays mais le maudissent par leurs actes comme les détournements de deniers publics, la corruption, la fraude et bien d’autres actes qui sont la manifestation plausible de leur incivisme. Jugez-en vous-même et dites-moi si cela n’est pas la vérité.

Sophédrina Dahina MBAMA: On a appris que vous êtes candidat à la députation…

T M : Il y a un temps pour tout dit le Sage. L’heure a sonné pour que je serve le CONGO, mon pays en qualité de député à l’assemblée nationale. J’étais parti sous d’autres cieux, j’ai appris passionnément et j’ai vu les autres au travail ; je pense que j’ai une expérience à mettre au service de mon pays et particulièrement au service du développement de Lékana, ma circonscription électorale. Voilà pourquoi j’ai voulu solliciter les suffrages des enfants de ma mère, les enfants de Lékana.

Je vous ai dit qu’à l’école de la SAGESSE, on m’avait appris à honorer mon père et ma mère. Ma meilleure façon de les honorer aujourd’hui c’est de m’investir sans retenue pour leur développement. C’est ici la meilleure expression de mon amour pour mes frères et sœurs, pour mon pays.

Sophédrina Dahina MBAMA : Pour Lékana, quels sont vos chantiers ?

T M : Les nouvelles que j’ai de Lékana m’affligent à l’excès. J’apprends que Lékana dont les citoyens étaient reconnus comme baignant dans un pacifisme légendaire sont devenus des loups les uns pour les autres. Ils s’épient, s’entredéchirent et se dévorent au grand dam de l’avenir de leur district. Et tout cela est le fruit des querelles politiciennes. Toutes ces nouvelles m’appellent à une mission : défricher le champ dans lequel je planterai les boutures de l’Amour. Un champ où tous auront accès pour cueillir de quoi assouvir leur faim.

J’ai un rêve, un ardent désir : faire que Lékana redevienne une cité où plus jamais, il ne se fera ni tort ni dommage, une contrée où le loup habitera avec l’agneau et la panthère se couchera avec le chevreau. Que les hommes viennent de toutes parts et repartent pour aller rapporter qu’à Lékana, ils ont vu d’une part, la vache et l’ourse dans un même pâturage et leurs petits partageant un même gîte et de l’autre, le lion comme le bœuf manger de la paille. Que les hommes et les femmes viennent de toutes parts et ne pensent plus à repartir, parce qu’ils y auront vu une cité idyllique, un havre de paix où plus jamais ne seront nommés la traîtrise, l’animosité, la haine, les intrigues, les querelles, la jalousie et le mépris des autres. Nous avons perdu assez de temps, il nous faut urgemment nous lever tous ensemble et reconstruire sur les ruines. Ceci expliquant cela, vous comprenez donc que le premier de mes défis c’est de chasser le démon de Ngatsala qui a réussi à diviser un peuple consanguin et rassembler les populations autour d’un idéal commun : l’émergence de Lékana.

J’ai à cœur de lancer le chantier des Rencontres citoyennes entre les ressortissants de Lékana vivant à Brazzaville, Pointe-Noire,tout comme ceux qui sont en pays étrangers afin qu’ensemble, l’on bâtisse des plans et stratégies pour cette émergence. Bâtir Lékana ne sera nullement l’œuvre d’un seul homme qui s’emmurera dans l’arrogance et le m’as-tu vu mais une œuvre collective où chacun apportera sa pierre à l’édifice. Il nous faut donner de l’espérance à notre district. La chose est possible.

Donner de l’espérance c’est voir aussi comment nous asseoir et mettre la question de l’éducation de nos enfants en première place. C’est une urgence, un grand challenge. J’ai appris que nos enfants ne vont plus à l’école et s’adonnent de plus en plus à la consommation du boganda. Nous nous activerons pour nouer des partenariats avec des villes étrangères pour participer à la construction de notre cité.

Mon grand chantier sera aussi celui de distribuer des hameçons et non point du poisson à tous. L’heure est venue de nous mettre au travail pour l’amour de Lékana et enfreindre l’irrésistible mouvement de l’exode rural.Faire de Lékana le principal sujet de ma joie, voilà mon credo.

Sophédrina Dahina MBAMA : Vous vous présentez sous le logo de quel parti politique ?

T M : Si nous avons à déplorer les schismes à Lékana aujourd’hui, disons-le sans gants, c’est le fait des hommes politiques. Nous avions appris de nos ancêtres que quiconque met à terre son compatriote perd conséquemment toute sa force mais aujourd’hui, sous la houlette de la traîtrise, on met des embûches sur la route de ses frères, et on se réjouit de les voir tomber. On s’en vante, on en tire gloire et l’on publie cela triomphalement dans les journaux et les réseaux sociaux. J’enrage, les yeux pleins de larmes.

Toutes ces considérations me donnent de croire que le peuple de Lékana a besoin non pas des partis qui viendront encore pour émietter un district en miettes mais d’un homme indépendant qui les rassemble, un homme au-dessus de la mêlée. Je le suis.

Le proverbe de chez nous dit : « Celui qui a des œufs, ne va jamais à un combat, où l’on se jette les pierres ». Je viens non pour exposer les populations de Lékana à quelque prédateur mais les couvrir comme une mère poule le fait pour ses poussins et les associer ensuite à un devoir citoyen : participer au combat pour le développement de notre pays.

Sophédrina Dahina MBAMA : A vous de clore cet entretien

T M : Le proverbe bien de chez nous dit : « Entre celui qui a les biens de ce monde et celui qui a les hommes, qui est le plus grand ? ». Dans la réponse, il est dit que le plus grand des deux est celui qui a les hommes. Dans ma vision pour un nouveau et bon départ de notre Lékana natal, ma force ce sont les hommes. Et depuis que j’ai émis le vœu d’être candidat, je ne cesse de réaliser combien les hommes sont unis d’esprit à moi.De  jour comme de nuit, hommes et femmes me disent combien ils ont appris avec joie la nouvelle de ma candidature. Mon téléphone ne cesse non plus de sonner et au bout du fil, tous m’encouragent et me disent avoir passé, en ma faveur, des consignes de vote à leurs parents et connaissances.

J’ai vu bien de sages qui m’ont dit combien ils avaient de l’amitié pour mon père, un homme de bien,et à cause de cela même, ils ont promis m’accorder leurs suffrages, les yeux fermés. Je crois qu’ils sont sincères car leurs propos n’ont pas été monnayés par des billets de banque comme certains le font. Je ne leur ai rien donné, même pas un gadget.

Sans esprit de rivalité et de vaine gloire, sans céder aux sirènes du mépris et de l’inimitié, j’invite tous,sans exclusive, à se lever pour bâtir Lékana. « Quand les ongles se croisent, le pou s’écrase » dit le proverbe. J’appelle tous mes frères et sœurs à être un à l’effet d’arrêter nette l’œuvre des parasites qui nuisent au développement de notre district.Je viens pour leur montrer le soleil, que nul ne regarde à mon bras encore moins à mon doigt.

La fête, l’apothéose est pour bientôt. Aux électeurs qui auront, par erreur d’appréciation, choisi le candidat perdant, je le dis d’avance, c’est avec tous que nous aurons à reconstruire LEKANA. Même les candidats malheureux, on désigne traditionnellement ainsi les candidats perdants, qu’ils ne se sentent pas malheureux parce que la volonté de Dieu aura souverainement voulu que cesoit moi l’élu. Je reste leur frère et ma porte leur sera largement ouverte. Que s’évanouissent à jamais les intrigues !

En somme, ma responsabilité est grande, je la sens déjà sur mes épaules.Trêve de discours, que l’on se mette au travail !

Propos recueillis par Sophédrina Dahina MBAMA

Aujourd’hui, plus de la moitié du corps enseignant est composée de ce que j’appelle les ‘’enseignants de la rue’’. N’ayant aucune compétence professionnelle avérée, ils sont recrutés et mis en service par les parents pour essayer de combler toute déficience en la matière. Des écoles publiques entières sont tenues par des ‘’mercenaires sans foi ni loi’’ qui ne savent qu’une chose : faire passer en masse les élèves en classe supérieure de crainte d’être fichés comme ‘’mauvais enseignants’’ et se voir retirer la confiance des parents. Et quand la précarité du pouvoir d’achat des parents ne permet pas le recrutement des enseignants au prorata du déficit, on opte pour le pis-aller : les classes multigrades. C’est-à-dire, plusieurs classes en une et tenues par un seul enseignant. Abyssusabyssuminvocat disent les Latins (l’abîme appelle l’abîme). Aujourd’hui, on vient d’officialiser l’option des diplômes au rabais.