Les commerçants exaspérés des exactions policières

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Le constat a été fait par un grand nombre de congolais. Acheminer la marchandise à l’intérieur du pays   devient un véritable casse-tête pour les commerçants. Ils dénoncent les contraintes liées au transport des produits de première nécessité, victimes des exactions  policières. 

Les véhicules transportant les produits de première nécessité, vivres et matériaux de construction,  ciment, tôles ,planches sont souvent rançonnés par les agents de la force publique et les bandes incontrôlées,  observés sur les deux routes nationales. Ces pratiques ne favorisent pas la quiétude des usagers.  

Ainsi, certains préfèrent prendre les moyens peu appropriés  comme les taxis  pour transporter leurs produits, mais cela leur coûte plus cher et ils se sentent obligés de prendre ces moyens au risque de détruire leurs marchandises et malheureusement  se frottent  aux tracasseries policières.   «  nous rencontrons cinq pesages  confrontés au contrôle des agents des forces de l’ordre, le parcours d’acheminement des aliments est un problème récurrent, les secousses endommagent la marchandise » se lamente un   commerçant. 

En plus de Lifoula à Brazzaville vous rencontrez les postes de pesages et des pointeurs créés. Ce genre de pratique entache l’image du pays, le plus souvent  les véhicules commerciaux qui subissent plus ce genre de comportement car    des postes de fortunes  se sont installés.   Des voix s’élèvent de plus en plus contre la parafiscalité, les taxes abusives et le harcèlement des opérateurs économiques par les agents de certains services de l’administration publique au travers des visites répétitives et des contrôles intempestifs, tant en ville que sur les routes nationales a rapporté la Radio nationale.

 L’acheminement a été fortement touché et  contribue à l’augmentation des prix à la consommation. ce sont des impacts visibles  sur le marché dû aux collectes abusives des taxes, des amendes établies de façon illégale .

Le Congo étant déjà dépendant des importations pour son alimentation, ces pratiques accentuent  le ralentissement  de l’approvisionnement  des denrées alimentaires vers d’autres localités. 

“Nous chargeons nos véhicules à Poto-Poto jusqu’à la localité d’Ewo. Nous empruntons l’avenue de France, arrivés à la hauteur du pont oyonaise, les policiers pour vous faire passer, ils n’ont pas besoin des papiers, ils ont besoin d’argent. Vous devez au moins laisser une somme de 2000 francs CFA”, déplore un commerçant trafiquant de Brazzaville au nord du pays.  

Les autres difficultés rencontrées par ces commerçants c’est le non-respect des dispositions officielles relatives aux pesages par les gestionnaires des postes de pesage, indique la Radio nationale.  

« Il est établi que lorsque vous avez un tonnage au-delà de 50 tonnes, vous payez. Mais lorsque vous avez un tonnage en deçà de 50 tonnes vous ne payez pas. La fois passée, nous avons eu un tonnage de 40 tonnes, ils nous ont compliqués. Alors, ils ont dit que vous devez payer la somme de 285 000 francs pour vous faire passer. Au moment où je vous parle, même notre carte grise est retenue là-bas », dénonce un opérateur économique. 

Toutes ces tracasseries sont à l’origine de la flambée des prix des denrées alimentaires sur le marché national, comme l’explique El hadj Abdoulaye Djibril Bopaka, président de l’Union nationale des opérateurs économiques du Congo (Unoc).

« La question de la parafiscalité est une question que nous avons évoquée à maintes reprises et ça fait partie des questions qui préoccupent le secteur privé. La parafiscalité ne s’arrête pas seulement à Brazzaville, vous trouvez que tout coûte cher, mais c’est à cause des pesanteurs de l’Etat : ceux qui volent, qui créent des taxes par-ci, par-là qui ne font pas partie de la patente », déplore t-il.  

Le Premier ministre sortant, Clément Mouamba avait  mis en garde en mai dernier,  les  agents de certaines administrations publiques suite au constat des contrôles illégaux effectués par ces derniers. Il avait ainsi demandé aux commerçants et aux chefs d’entreprises de dénoncer ces actes d’anti valeurs et leurs auteurs afin qu’ils soient sanctionnés, d’où, l’alerte des commerçants du Congo.

En plus ,le ministre de la Sécurité intérieure et de l’ordre public Raymond Zéphirin Mboulou a reconnu ces pratiques de rançonnage des usagers des routes nationales 1 et 2 par les agents de la force publique , lors des questions orales au gouvernement.  Ce dernier a laissé entendre qu’il a du mal à comprendre ces comportements déviants dans la mesure où  dans le programme de formation des agents se trouve un programme sur l’éthique et  sur la bonne tenue .  

Par conséquent,  les transporteurs aussi sont à blâmer parce qu’ils ne respectent  pas les dispositions mises en place par les autorités soit la surcharge, le manque de permis qui poussent certains agents à sévir et cela entraîne la corruption.