Six questions à Digne Elvis TSALISSAN OKOMBI, Président de l’Union pour un Mouvement Populaire

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Digne Elvis Tsalissan

L’un des acteurs de la victoire de Denis Sassou N’Guesso à la dernière élection présidentielle du 17 et 21 mars 2021, l’Honorable député Digne Elvis Tsalissan Okombi, l’élu de la circonscription unique de Ngo, président de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP), qui, après avoir atteint l’un de ses objectifs et savouré la victoire, sonne le ‘’glas’’ du retour au travail à travers la convocation du bureau politique de l’UMP le 20 septembre prochain. Prélude à cet évènement, la rédaction de Polele-Polele Congo est allée à sa rencontre afin de connaitre l’agenda caché de cet évènement qui pointe à l’horizon. Interview

Vous êtes président de l’Union pour un Mouvement Populaire. Le peuple congolais a été témoin de votre capacité à mobiliser et vous êtes parmi ceux qui ont mouillé le maillot afin que Denis Sassou Nguesso soit réélu Président de la République du Congo. Pour vous, c’est un sentiment de joie, de libération ou de réalisation d’un idéal 

DETO : Je pense que ma contribution à la réalisation du Président de la République est souvent surestimée. Moi, je ne suis qu’un homme de terrain qui obéit parfois à des instructions, à des ordres. Dans le cas de « DSN OU RIEN », je crois que l’honneur et la gloire doivent revenir au président de cette structure d’abord, le ministre Hugues Ngouélondélé. Ensuite, l’honneur et la gloire devraient revenir aussi à tous ces jeunes qui ont parcouru les 12 départements du Congo pour aller travailler sur le terrain en vue de faciliter le travail. Et vous-même, vous avez effectué des voyages avec nous, vous avez vu comment ces jeunes étaient à la manœuvre. Je crois qu’il est important que l’honneur de cette contribution leur soit aussi rendu. Dans le cadre de notre contribution en tant que chargé à la mobilisation dans le département des plateaux, là encore, je crois que l’honneur doit être rendu à la Coordination  qui était dirigée par le vénérable Pierre Ngolo, le ministre d’Etat Florent Tsiba et le ministre d’Etat Pierre Oba ainsi que tous les cadres du département des plateaux qui étaient à la Coordination, qui  ont su à chaque moment nous donner des instructions de façon que nous soyons efficaces sur le terrain. Nous n’avons eu à jouer que le rôle d’exécutant, tout en respectant les principes qui ont été donnés. Et au niveau de la direction de campagne, il y a eu des consignes du directeur national de campagne, le secrétaire général du parti congolais du travail, Pierre Moussa. Donc, nous ne pouvons pas nous accaparer d’une quelconque contribution ou d’un rôle majeur. Nous n’étions qu’un des maillons de la chaîne dans ce qui a été fait. Le sentiment que nous avons, c’est celui du travail accompli. C’est ce sentiment qui a permis qu’une fois que l’élection terminée, que nous avons pris un repos pour dire qu’après avoir travaillé pendant près de 9 mois, il était temps pour nous de nous reposer. Le temps pour nous de relancer les activités politiques, et c’est ce que  nous allons faire avec le Bureau politique de notre parti.  

Quelle a été votre apport personnel, celui de l’UMP sans oublier DSN ou Rien à cette victoire ?

DETO : L’UMP, l’Union pour un mouvement populaire comme les autres partis de la Majorité, du Centre ou encore des associations de la société civile, a joué un rôle par rapport à la stratégie globale qui a été assignée à ses forces politiques. Je pense qu’on ne peut pas dans cette grande victoire, qui est une victoire partagée de se détacher de ce qui a été fait en groupe pour se dire que voilà ce que nous avons fait  en tant qu’organisation. Non ! je crois que c’est un travail d’équipe que nous félicitons, que nous encourageons et nous osons espérer que nous aurons encore d’autres occasions de pouvoir travailler, ainsi pour le bien être des populations du Congo, parce que comme vous le constatez, la victoire du Président Denis Sassou Nguesso, n’est pas la victoire d’un camp mais c’est la victoire des Congolais.

Après la prise de fonction du nouveau Président, celui que vous présentez comme votre mentor ; les Brazzavillois, ont constaté que Digne Elvis Okombi Tsalissan a disparu de la ville de Brazzaville et même aux médias. Qu’est-ce qui se passe, car d’aucuns parlent même d’une insatisfaction ?

DETO : Non ! Je n’ai pas disparu, je crois qu’après l’élection présidentielle, nous nous sommes donnés un moment de vacance au niveau des structures que je dirige. Après avoir fourni autant d’effort, il était important que nous puissions laisser aux structures de nos mouvements le temps de respirer. Il ne peut pas avoir des insatisfactions. Je vais vous rappeler un conseil que mon père m’avait donné quand j’étais nommé ministre. Il me disait, Elvis, il ne faut jamais considérer les fonctions politiques comme étant un héritage de tes parents dont tu dois revendiquer absolument ta part. Il va arriver des moments où des gens vont te faire confiance, il va arriver des moments aussi où les mêmes personnes pour des raisons X ou Y, ne voudront pas te nommer ou te positionner à des postes de responsabilités, cela fait partie de la vie. Mais au-delà de tout cela, il faut que tu restes positif et que tu continues à travailler et ce n’est que par le travail que tu pourras mieux t’exprimer. Donc, je ne peux pas avoir des motifs d’insatisfaction pour la simple raison qu’aujourd’hui, l’idée de revenir au gouvernement n’était pas mon ambition. Mon ambition aujourd’hui, c’est d’être un bon président pour l’UMP, je veux être à la hauteur de la confiance que ses milliers des Congolais me font à la tête de leur mouvement. J’ai l’ambition  d’être un bon député pour le district de Ngo. Cette circonscription où les femmes, les jeunes, les sages me font confiance. J’ai aussi l’ambition d’être un bon père pour mes enfants. Je crois que se sont les 3 ambitions que j’ai au stade actuel, et je me bats à ce que je ne déçoive pas ces personnes là,  soit au niveau du district de Ngo, de ma famille politique et biologique. Grosso modo, ne pas décevoir tous ceux qui ont besoin de ma contribution pour évoluer.  

Loin de vous demander un bilan à mi-parcours, mais peut-on faire un état de lieu portant sur l’état global de santé de l’Union pour un Mouvement Populaire ?

DETO : L’UMP a passé des moments très difficiles, ce n’est un secret de polichinelle. Mais nous avons convoqué le Bureau politique pour le 20 septembre. Ce bureau politique sera un haut lieu où tous les cadres politiques de cette instance pencheront sur la santé de notre parti, faire un diagnostic complet, voir avec les cadres du parti, quelles sont les solutions ou bien encore je dirais la thérapie de choc nécessaire qu’il faudra inculquer aux malades UMP, si maladie y on a, de façon que nous puissions  relancer les activités en toute assurance. Mais aussi, juste après le Bureau politique, je vais lancer une grande campagne nationale où j’irai dans les 12 départements de notre pays pour aller parler à des parents, des amis, à nos structures de leur passer le message que 2022 est une année électorale, il est important que chacun de nous puisse se mettre déjà à disposition, de commencer à travailler de façon que nous puissions  participer avec succès  aux prochaines échéances. Pour nous, la situation que nous avons connu, fait partie désormais du passé, nous avons des yeux tournés vers l’avenir et nous osons espérer qu’à partir de 2022, nous allons continuer notre longue marche en toute quiétude.   

Nous apprenons de bouche à oreille et aussi à travers les réseaux sociaux que le Bureau politique de l’Union pour un Mouvement Populaire est convoqué pour le 20 septembre prochain. Si cela est vrai, peut-on connaitre les motivations et pourquoi maintenant ? 

DETO : La nouveauté du Bureau politique comme je l’ai dit tantôt, c’est de faire un diagnostic complet. Je pense que lorsqu’on a connu une séquence tragique comme nous avons connu avec le parti en 2020 et une partie de 2021, il est important que les structures du parti puissent faire de l’autocritique et projeter l’avenir. Et depuis lors, les cadres du parti ne se sont plus rencontrés, ils vont se revoir pour faire le diagnostic. Voilà l’objectif principal que nous donnons à ce Bureau politique. Mais nous sentons déjà l’enthousiasme de nos cadres, qui de partout à travers le pays sont motivés à venir se pencher sur la santé de leur formation politique.

Pouvez-vous conclure cet entretien sur un point qui, certainement n’a pas été abordé ? 

DETO : Mon dernier mot, je voudrais seulement dire à tous nos militants, nos sympathisants que la longue marche continue. Nous avons pris l’engagement de lancer cette longue marche parce que nous savions déjà qu’elle ne sera pas facile. Nous savions qu’elle sera difficile et qu’il y aura beaucoup d’obstacles, mais aujourd’hui encore plus qu’hier, je les appelle à plus d’abnégation, à ne jamais être déçu, à continuer à croire à ce que nous sommes en train de faire et à travailler. L’unique secret qu’il y a dans ce monde politique, c’est se fortifier dans le travail. Le reste je crois que comme nous disons, Dieu est dans cette histoire, Dieu finira par rétablir toute chose à sa place au moment opportun.